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Rangoon

 

Des milliers de stupas lumineux sous le soleil, flèches dorées élancées illustrant la ferveur bouddhiste…

 

Des rizières, à perte de vue, paysages de verdure sereine ou s’éparpillent quelques cahutes de roseaux tressées, montées sur pilotis. Des barques descendant lentement les fleuves, des vélos sans âge, des camions cahotants, modèles début de siècle. Et des villes agitées où d’anciens palais rivalisent de grandeur  avec les monastères…

La Birmanie, pays longtemps refermé sur lui-même, s’ouvre au tourisme en dévoilant une multitude de charmes… Et parmi cette multitude, le charme le plus prégnant du pays, ce sont les birmans ! Sourires, hellos sympathiques, curiosité non feinte, les birmans sont avides de contact.

 

Premier contact avec le pays, Rangoon, ville d’entrée dans le pays par les airs. Pourquoi ne pas passer par une des trois frontières communes avec la Thailande ? Car si l’ouverture au tourisme est facilitée depuis deux ans, de nombreuses zones du pays restent néanmoins inaccessibles aux vadrouilleurs. Ainsi en rentrant par voie terrestre, on doit se contenter d’un accès limité dans l’espace (pas plus de 200 kms de marge de mouvements au-delà de la frontière !) et dans le temps (visa d’uniquement quelques jours délivrés). Sans parler de la possible obligation d’être accompagné dans ses déplacements, bref de charmantes perspectives…

 

Atterrissage  donc à Rangoon, après un court vol de Bangkok.

Rangoon fût l’ancienne capitale du pays de 1885 à 2005, jusqu’à ce que la junte décide de se construire un nouvel Eden, Nay Pyi Taw – comprenez « Citée royale du soleil » !-, dont la construction, a nécessité plus de 4 milliards de dollars. Nous ne sommes pas allés à Nay Pyi Taw, mais la ville est paraît-il une vaste absurdité, larges routes à 8 voies quand dans le reste du pays les routes sont chaotiques, électricité 24/24 quand ailleurs les coupures sont la norme, etc… Elle est semble t-il essentiellement habitée par des généraux, ministres, fonctionnaires et toute la troupe étatique…  Couteux royaume surgi de nulle part (elle est placée sur d’anciennes rizières et villages) pour satisfaire les désirs de grandeur de la junte…

 

A Rangoon nous nous familiarisons avec un autre type de splendeurs, tout aussi couteuses pour la population bien qu’elle y participe de plein gré : les pagodes ! Impossible de les dénombrer tant elles surgissent partout en Birmanie, les pagodes illustrent la ferveur bouddhiste des birmans. Ces dômes scintillants sont souvent recouverts d’or et de diamants, ou simplement peints de doré. Chaque pagode est un lieu de culte, et leur construction et leur entretien sont financés grâce aux très nombreux dons de la population… Si nombreux que l’on se demande parfois ce qui les rend le plus exsangue, les prélèvements de la junte ou les constants appels aux dons…

L’une des principales pagodes est la Schwegadon, haute de 98 mètres et datant de plus de 10 siècles, où de nombreux pèlerins viennent se recueillir (birmans, thaïlandais…). La légende veut que la pagode ait été construite par un roi afin de protéger huit  cheveux de Bouddha. L’architecture est magnifique, toutefois notre esprit (hum, sans doute un peu trop critique !)  ne se remet pas des auréoles du bouddha… en LED électronique ! Nous nous rendrons compte par la suite que ces LED ont investi une large majorité de temples… et que Bouddha, tout cynisme mis à part, devait avoir une chevelure sacrément abondante et une dentition prolifique, beaucoup d’édifices servant d’écrins à ces reliques !

 

Deux jours de déambulation dans la ville permettent à nos palais d’être  au faîte  de ce qui les attendent… à savoir une légère déconvenue, la « bouffe » birmane ! Fini les orgies de brochettes, les birmans ne font griller que les abats ! Exit les plats en sauce délicatement épicés, ils  conservent  leurs aliments en les noyant sous l’huile… Au diable enfin les jus de fruits frais, vive les sodas américains et les canettes indonésiennes ! Nous laissons donc nos papilles en Thaïlande, et nous réconfortons avec les sourires des birmans !